On devait etre 250/300.. j'sais pas.. j'éssayais en vain de me retenir de pleurer mais ce fut impossible.. ne pas pleurer à un enterrement c'est inhumain.

Au milieu des pleures de la famille proche et des murmures tristes.. je suivais le cortège qui le menait à la chapelle.. tout doucement.. escortant mon grand pere qui venait de perdre son frère..

mon premier sanglot a été lorsque je l'ais vu pleurer.. voir souffrir quelqu'un qui m'est cher, ça je ne peux pas. Alors je lui pris le bras, moi qui n'avait jamais approché mon grand père comme ça. Car ce n'est pas un papy calin, nous avons toujours été très distants.

Quand je compris que je n'arriverais pas à retenir mes sanglots je mis ma main devant ma bouche afin de retenir le son des larmes qui voulait sortir de ma bouche. Je me disais "pleure en silence ma petite, tais toi et sois forte".

Mais chaque pas derriere le cortège était de plus en plus dur. Pas à pas une nouvelle personne se mettait à pleurer, et je regarder les hommes qui tentaient de résister en vain.. se cachant derriere leurs lunettes de soleil noires.. mais les larmes coulaient en dessous..

A chaque pas je sentais mon grand père s'affaiblir.. alors je serrais un peu plus son bras.. j'avais mal au coeur, mal à la conscience. Pas à pas je réalisais que la mort n'était non pas dans le corbillard devant moi mais à ma droite. Elle était en train de choisir parmis les personnes dans le cortège qui serait sa prochaine victime.

Alors j'us une remontée de larmes violentes.. à présent je ne pleurais plus pour le mort mais pour mon grand père. Projection dans un futur proche.

En haut de la montée je voyais mon grand père pâle, en transpiration, tout éssouflé, les jambes tremblantes.. Je savais que son coeur était en train de lâcher.. oui, il est cardiaque. Alors nous l'avons assis, il pris son médicament pour le coeur et but un peu..

Le cortège continua.. le curé était en retard d'une heure.. il devait arriver au domicile du défunt mais cet abruti était injoignable et il nous attendait dans la chapelle assis en train de faire je ne sais quelle prière. Il ne s'excusa meme pas pour son retard comme si c'était normal, ni pour le fait qu'il ne repondait pas au téléphone et qu'il ne nous avait meme pas prévenu de son retard. Je suis certaine que tout ça c'était pour se venger du fait que ses supérieurs l'obbligent à faire une dernière messe au défunt alors qu'il ne voulait pas car selon lui ceux qui ne vont pas à l'église même s'ils sont baptisés ne méritent pas qu'on leur rende hommage. On sait tous que ce curé a un sérieux problème avec les non pratiquants.

Ensuite tout au long de la messe il ne cessa de me choquer.. avec ses prières.. que des mensonges.. je ne supportais plus d'entendre ça.. à un moment je failli me lever et partir mais mon père m'en empêcha. Alors je patientais nerveusement la fin de la messe, pour ne plus entendre tous ces mensonges.

D'ailleurs j'avais l'impression que les prières ne se dirigaient non pas en faveur du défunt mais que le curé éssayait en vain de nous convertir et nous forçait à dire des prières. Et il dit quelque chose qui me mis en colère au plus profond de moi : "seuls ceux qui croient en dieu iront au Paradis. Priez pour les autres, ces pauvres pêcheurs, pour qu'ils croient en la foie de dieu car dieu fait tout ce qu'il peut pour vous rendre heureux jusqu'à votre mort. Dieu est bon et juste. Seuls ceux qui font offense à dieu vont en Enfer."

Foutaise, foutaise et re foutaise !

Ce n'est pas à dieu qu'on fait offense mais à ses frères les humains.

Les pauvres pêcheurs dans cette salle, très déplacé de sa part, c'était nous, c'est à dire les trois quart des gens qui remplissaient la chappelle !

Et dieu est juste, dieu est bon.. un gros mensonge oui. Dieu est juste ça j'en doute fort et si dieu est bon je crois qu'il est sado-maso parce qu'il aime nous faire du mal. D'ailleurs on a aucune preuve que dieu existe. AUCUNE. personne ne l'a vu.

Chacun est acteur de sa propre vie et si on ne commet pas de crimes envers nos frères personne n'ira en enfer.

la messe fut longue.. trop longue.. la religion ce n'est qu'une sorte de secte qui veut nous faire appartenir à un groupe, à un peuple distinct.. une histoire de colonisation de territoire.. une histoire de fric surtout. Et j'ai la preuve de ce que je dis, vous verrez ça à la fin de ce texte. C'est comme Lourdes, un site "religieux" pour brasser plein d'argent.

Tout se déroula bien.. enfin, presque. Jusqu'à ce qu'on entende plus la messe à cause d'un rire. Un rire égoiste, qui se foutait bien qu'on soit en train de rendre un dernier hommage à un mort. Et tout le monde reconnu la voix, tout le monde se retourna. J'étais génée, je ne savais plus ou me mettre. C'était un de mes oncles, il était à l'entrée de la chapelle et blaguait avec un pote à lui. Soudain le curé se mis en colère et il cria de fermer la porte. Nous fiment comme si nous ne le connaissions pas. J'avais honte de ma propre famille. Honte du manque de respect dont il venait de faire l'objet.

La messe continua..encore et encore..la fille du défunt lut la carte postale qu'elle avait écrit pour le 73 ème anniversaire du mort. Et le défunt avait laissé chez le notaire la réponse à cette lettre, qu'il n'avait jamais envoyé à ses enfants car il voulait qu'on la lise à sa mort. Il en était en fait à son 78 ème anniversaire. La lettre fut émouvante mais je trouvais inutile de remuer le couteau dans la plaie autant.. d'ailleurs les messes sont inutiles en elles mêmes.. elles ne servent qu'à faire pleurer les gens.. à les rapprocher un peu plus de l'église alors qu'ils n'y mettent jamais les pieds..

puis vint la fin ou on doit jeter de l'eau bénite sur le cerceuil.. seuls les croyants l'ont fait. Moi je n'ais jamais su faire un signe de croix juste, je ne connais pas une seule phrase de prière et c'est limite si je crois en dieu. Je ne crois pas, j'espere au fond de moi qu'il existe et qu'il nous réincarnera.

Je fus touchée par un de mes oncles boudhiste qui s'approcha du cerceuil, lança un seul jet d'eau bénite et salua le mort à la façon tibétaine.

Voilà c'était la fin.. tout le monde pleurait bien sur.. j'avais du mal à me contenir.. et d'un seul coup le curé dit d'une façon toute naturelle : "voilà c'est fini! si vous voulez qu'on fasse des prières pour ce monsieur vous mettez des sous dans la corbeille à l'entrée!" et il quitta la chappelle en premier.

Je fus profondément choquée par son attitude, par la phrase qu'il venait de sortir si naturellement. J'us alors un élan de colère profond, je serrais la chaise de mon poing qui aurait bien voulu frapper la figure de ce curé. Une enflure, un enculé. Pardon pour ces mots mais là s'en est trop.

Une des seules croyantes me regarda en souriant, elle serra le curé dans ses bras et il parti. Elle me dégoûta profondémment. Elle s'avança vers moi et me dis : "il a été merveilleux ce curé vous ne trouvez pas?"

je la regardais de travers en hochant la tête d'un air dégoûté et je partis sans lui répondre. Décidemment nous n'avons pas les mêmes valeurs.

Le cortège repris jusqu'au cimetiere avec cet abruti de curé qui prechait encore des mensonges derriere le corbillard. Je m'éloignais de lui, je ne voulais plus rien entendre de ses mots. Le cimetiere se remplit encore et encore.. de plus en plus.. des centaines et des centaines de gens.. ma famille et moi dans les premiers.. et tellement de monde autour.

Un dernier aurevoir au cerceuil.. un jeté de roses rouges.. pas assez pour tout le monde..

je m'agrippais au bras de mon grand père.. je savais qu'il souffrait intérieurement.. j'avais mal pour lui. Tellement mal.

Le cerceuil fut mis dans la tombe familiale.. il célèrent ça avec du ciment.. rebouchèrent le devant de la tombe avec des caillous.. caillous pourris qui jonchent le sol de la derniere demeure.

on resta un moment là, figés à regarder les autres pleurer. Quelques uns se sérrerent dans les bras mais dans cette famille nous ne sommes pas assez proches les uns des autres pour oser avoir des élans d'affection comme ça.. alors nous partiment discrètement.

Je regardais mon grand père qui reparti chez lui en voiture avec ma grand mère.. je me disais que c'était peut etre la derniere fois.. que son coeur pouvait lacher d'un instant à l'autre.. cette nuit, demain, dans quelques jours ou quelques mois maximum..

j'avais une boule au ventre.. envie de vomir depuis le premier sanglot.. je rentrais chez mois tout doucement en prenant le chemin qu'avait emprunté le cortège en sens inverse.

le long du chemin je gambergeait.. je parlais avec ma belle soeur qui avait elle aussi était choquée par le curé.. et mon père qui voulait lui casser la gueule..

après ça j'appris que mon voisin allait mourrir dans quelques semaines.. ce voisin qui me gardait quand j'étais petite.. mon confident.. mon ami.. qui me demanda de ne rien répéter à sa fille enceinte.. pour qu'elle fasse un joli petit bébé. Mais voilà, il est en phase terminale, aujourd'hui il est entré à l'hopital.

J'en ais gros sur la patate. Les deuils s'enchainent tous les uns après les autres sans répis.

J'emmerde la vie.J'emmerde le curé. J'emmerde dieu.